La section recommande de voter:
OUI
Libérons Genève des publicités commerciales
Une défaite de la libre expression citoyenne
Ce dimanche 12 mars, les habitant·es de la Ville de Genève ont refusé par une courte majorité de moins de 52% le règlement d’application de l’initiative « Genève Zéro Pub – Libérons nos rues de la publicité commerciale ». Le Parti socialiste Ville de Genève prend note de ce résultat serré qui met en évidence l’intérêt de la population pour un espace public libéré de la publicité des grands groupes et dédié à l’expression citoyenne. Nos militant·es ainsi que celles et ceux du comité unitaire se sont vaillamment battu·es pour cette initiative malgré les tentatives de censure des opposant·es et une campagne faite de chiffres fantaisistes.
La ville, un espace public pour toutes et tous
Nous avons préféré axer notre campagne sur les valeurs de démocratie, de libre expression et de citoyenneté. Considérant que l’espace public ne doit pas être privatisé au profit d’intérêts commerciaux particuliers, il nous semble important qu’il ne soit pas un espace marchand dans lequel notre attention est captive dans le but de nous faire consommer. Comme l’a souligné le Tribunal fédéral, l’intérêt de la population de se soustraire à la publicité est plus important que la liberté de commerce.
L’espace public aurait donc pu être réinvesti par les artistes, par les associations, par les habitant·es et citoyen·nes pour exprimer leurs imaginaires, leurs envies et leurs idées. Cette initiative aurait permis un retour de l’expression citoyenne et démocratique dans nos rues, au-delà des structures marchandes qui ont les moyens de se payer ces moyens d’expression.
Une défaite anti-écologique et anti-sociale
Ce refus aura également un impact écologique et social puisqu’un des objectifs de cette initiative était de freiner la surconsommation et le gaspillage. La pub a pour but de créer des besoins artificiels, des désirs qui n’existaient pour faire vendre un produit. Des produits qui ne sont pas souvent bénéfiques pour l’environnement et la société : on y trouve des produits alimentaires transformés, des voyages en avion, des SUV, des chaînes de streaming, etc. Cette surconsommation est néfaste pour l’environnement et une cause majeure de la crise écologique que nous traversons. Elle a également un impact négatif sur nos porte-monnaie : alors que certaines personnes n’ont pas les moyens, les crédits à la consommation sont là pour les aider à acheter, créant de la dette et de la précarité sociale.
Des chiffres sortis du chapeau
Enfin, rappelons que nos opposant·es n’auront pas hésité à manipuler les chiffres dans leurs argumentaires :
Enfin, alors que la Ville parle depuis le début de 4 millions de pertes, les opposant·es avancent 10 millions en jonglant avec des chiffres, et ils et elles le relient à 331 places de crèches que les partis de droite refusent de les municipaliser et alors que ces partis font perdre des millions à la collectivité en cherchant à diminuer l’imposition des plus favorisés.
En parlant de 20% d’affichage commercial en Ville de Genève, ils et elles ignorent des centaines de panneaux qui ne sont réservés à aucun type d’affichage en particulier.
Dans leurs 74% d’entreprises locales, elles et ils comptent des entreprises que l’on retrouve à travers toute la Suisse comme Coop ou Migros. Nous sommes donc bien loin de notre épicerie de quartier, du salon de coiffure du coin ou de l’ébénisterie artisanale. En effet, les petites structures n’ont pas les moyens de se payer ces affichages onéreux et fonctionnent plutôt sur le bouche-à-oreille ou la publicité numérique, plus invasive mais plus ciblée.
Les référendaires nous annoncent 2,3 panneaux pour 1’000 habitant·es pourtant, en reprenant leur chiffre de 3’011 supports publicitaires (la Ville parle de 4’713) et en le divisant par les 204’000 habitant·es en Ville de Genève, il s’agit plutôt de 15 panneaux pour 1’000 habitant·es.