Olivia Bessat
Conseillère municipale en Ville de Genève
Coordinatrice du Causes Communes
Municipalisera ou ne municipalisera pas ? Telle est la question qui occupera le de-vant de la scène dans les mois à venir. La municipalisation des crèches était déjà un des chevaux de bataille de notre camarade Manuel Tornare.Durant ses trois mandats à l’Exécutif de la Ville, Manuel n’aura eu de cesse de pousser ce dossier ô combien épineux, et nous tenons à saluer son action par le biais de cet éditorial.
Il assurait au Temps, en 2011 alors qu’il allait quitter le Conseil administratif, que la municipalisation serait mise en place d’ici 2014.
Nous sommes donc en 2021, et après que notre Magistrate Christina Kitsos, en charge du Département de la cohésion sociale et de la solidarité, ait courageusement remis l’ouvrage sur le métier, les attaques ne cessent de fuser, de toutes parts. Il s’agit bien ici de l’éducation préscolaire en tant que mission de service public, renforçant l’égalité des chances entre tous les enfants, la fréquentation d’un lieu extra-familial étant l’un des meilleurs facteurs d’intégration et de réduction des inégalités socio-économiques et culturelles. Un principe que le Conseil municipal lui-même a voté à deux reprises, en 2007 avec la PR 476A et en 2011 avec la PR 826A (extension du service public au secteur de la petite enfance).
Ce numéro de Causes Communes se veut le porte-voix de celles et ceux qui aspirent à un vrai changement de gouvernance de la petite enfance. Les entretiens réalisés sont le reflet de l’ancrage de notre Parti dans la réalité de terrain de la petite enfance. Vous le constaterez au fil de ce numéro, les institutions de la petite enfance (IPE) en Ville de Genève ont cruellement besoin de changement, tant la situation est grave, entre comités bénévoles à bout de souffle et personnel de la petite enfance en manque de reconnaissance. Au-delà du fonctionnement de ces institutions, c’est la qualité même de l’accueil des enfants en âge préscolaire qui est en jeu, et de celle des prestations que délivre la Ville aux parents de la commune.
Plusieurs options ont été mises sur la table. Le projet de municipalisation par étape, porté par Christina Kitsos, et soutenu par le Parti Socialiste, est certainement celui qui apportera le plus de stabilité et de garanties au secteur de la petite enfance, aux parents et aux enfants. Certain-es voient rouge du fait de la situation budgétaire de la Ville. Trop coûteux, dit-on. Mais aucune des options n’est gratuite, et peut-on vrai-ment faire l’économie d’un système plus cohérent, lisible, mutualisé, harmonisé et donc garant de la qualité d’un service à la population qui est tant sollicité ?
À la lumière des expériences d’élu-es d’autres communes genevoises que Causes Communes a rencontré-es, la mutualisation présente de nombreux avantages pour une ville de la taille de Genève. La concertation de toutes les parties prenantes pour arriver à une solution consensuelle est un travail de longue haleine, qui prend nécessairement des années. Un combat fastidieux, qui mobilisera toutes les énergies socialistes en Ville de Genève, mais un combat pour l’avenir.
Lors de la rédaction de ce numéro de Causes Communes, nous avons appris la disparition de notre chère camarade Roxane Aubry. Nous lui rendons hommage, et lui dédions ce numéro, ainsi que tous les autres, en l’honneur de ses combats socialistes. Merci Roxane, ensemble pour toujours !